Vaccin contre le coronavirus : des essais prometteurs et un espoir qui pointe à l’horizon

Dr Nesrine Choucri Mercredi 11 Novembre 2020-08:42:27 Chronique et Analyse
Vaccin contre le coronavirus
Vaccin contre le coronavirus

Le coronavirus a décidément changé la planète ! Les rêves, les aspirations et les priorités ont totalement pris de nouvelles formes. Evidemment, le secteur médical a été le plus touché par ce virus. Minuscule et invisible, le virus a pu imposer aux médecins et à la société scientifique dans le monde entier un emploi très serré pour atteindre un seul objectif : un vaccin ou un médicament. Tous les efforts vont dans ce sens pour garantir de meilleures conditions de vie à l’ensemble de l’humanité. Dans cette course au vaccin, l’Egypte a également sa place cherchant de sécuriser ses citoyens et à garantir au plus vite un retour à la normale.  

 

 

 

Hala Zayed est la ministre de la Santé que les Egyptiens connaissent le mieux. La raison est liée à la pandémie de coronavirus. C’est la femme silencieuse qui n’a pas hésité à visiter plusieurs pays pour exprimer la solidarité de l’Egypte avec les différents peuples. Un lien tissé pour renforcer la coopération entre l’Egypte et ces pays en vue de faire face à une pandémie mondiale. Avec le début des tests cliniques du vaccin anti-coronavirus, Hala Zayed n’a pas hésité à se faire injecter des doses dans le cadre d’une expérience visant à s’assurer de l’efficacité de ce traitement. Zayed n’est pas la seule personnalité publique à avoir fait l’expérience. Certains autres l’ont fait comme l’acteur Khaled Al-Sawy. Al-Sawi a pris part gratuitement à une campagne visant à encourager les citoyens à participer aux essais cliniques du vaccin contre le coronavirus. A cet égard, Hala Zayed décidé de décorer l’acteur qui a déjà participé à plusieurs campagnes avant celle-ci. 

En effet, la ministre de la Santé et de la Population, lors d'une réunion du cabinet par vidéoconférence tenue mercredi 28 octobre 2020, sous la direction du premier ministre, Moustafa Madbouli, a passé en revue les derniers développements liés au coronavirus, faisant référence au nombre total de guérisons, ainsi qu'aux cas d'infection. Lors de la réunion, la ministre a noté la participation de l'Egypte à l'essai clinique de solidarité pour les traitements (Covid-19), en coopération avec l'Organisation mondiale de la santé, soulignant que l'Egypte est le premier pays à participer à l'expérience en Afrique. En ce qui concerne la troisième phase des essais cliniques du vaccin contre le coronavirus en Egypte, Mme Zayed a indiqué un certain nombre de mesures ont été prises pour mettre en œuvre cette étape, notamment le lancement d'un site Web pour recevoir les demandes des volontaires, la hotline 15530, et le lancement de campagnes publicitaires via les médias sociaux et la télévision.
Le total des volontaires inscrits était de 3784 personnes, dont 3000 ont reçu la vaccination, avait indiqué la ministre de la Santé, soulignant l'intérêt international accordé à l'industrie du vaccin anti coronavirus en Égypte en raison de sa grande capacité de production, en plus de la position de l'Égypte qui en fait une plateforme pour fournir le vaccin au continent africain, rapporte la MENA. 

Le 8 novembre 2020, le ministère de la Santé a annoncé que jusqu’ici les essais cliniques n’ont pas eu d’impacts collatéraux sur les volontaires ce qui constitue un résultat positif et permettra d’ici le mois de mars d’avoir réellement un vaccin en main.  

L’Egypte collabore avec six instances internationales pour obtenir le vaccin anti-coronavirus en phase 3 des essais cliniques, a déclaré vendredi la ministre de la Santé, affirmant la disposition de l’Etat à fabriquer ces vaccins dès qu’ils seront scientifiquement attestés. Intervenant lors d’un webinaire scientifique de la Commission scientifique de lutte contre le coronavirus, Dr Hala Zayed a appelé les citoyens à éviter tout relâchement des mesures préventives pour garder un faible taux de contamination et de décès à l’échelon national, saluant les protocoles thérapeutiques élaborés par ladite Commission qui ont permis d’accélérer la guérison des patients du Covid-19 dans les hôpitaux, rapporte la MENA. 

Passant en revue l’expérience réussie de l’Egypte dans la jugulation de l’épidémie à comparer avec les autres pays, la ministre a expliqué que l’Etat était l’un des premiers à avoir réagi positivement aux mises en garde de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et a pris les mesures proactives nécessaires. La ministre a évoqué le soutien des plus hautes autorités et les initiatives présidentielles comme « 100 millions de santé », le perfectionnement des compétences du personnel soignant et la modernisation des infrastructures sanitaires, ce qui a permis de limiter la progression du coronavirus. La représentante de l’OMS en Egypte, Naïma Qusseir, a pour sa part affirmé que l’Egypte avait géré avec succès la crise sanitaire, sur tous les plans, ajoutant qu’elle était l’un des premiers pays ayant participé à l’extension des essais cliniques relatifs au vaccin anti-Covid, contribuant ainsi à la solidarité internationale, cite la MENA. 

Une équipe d’experts était arrivée en Egypte il y a quelques jours pour y évaluer la situation pour permettre à l’Egypte de faire partie des Etats qui fabriqueront le vaccin et pour lui permettre de réaliser l’autosuffissance en médicaments contre le coronavirus.  

La question qui s’impose alors est la suivante : pourquoi autant d’expériences et de tests cliniques ? La mise au point d’un vaccin sûr et efficace prend du temps. On compte aujourd’hui plus de 200 candidats-vaccins en cours d’étude et bon nombre d’entre eux font l’objet d’essais cliniques. Plusieurs de ces vaccins ont atteint la phase III des essais cliniques, la dernière étape avant l’autorisation finale. Compte tenu des calendriers raccourcis en vertu desquels les parties prenantes mondiales travaillent, nous estimons que certains vaccins auront terminé leurs essais cliniques et obtiendront leur autorisation en 2021. 

Il ne faut toutefois pas oublier qu’il y a un délai entre la mise au point d’un vaccin et son autorisation sur le marché, sa production à grande échelle et son utilisation généralisée. Une fois qu’un vaccin obtient l’autorisation nécessaire, il est essentiel de le rendre accessible, de façon rapide à ceux qui en ont le plus besoin. 

Certains se demandent comment fonctionnerait le vaccin ? Nous nous sommes inspirés de la page de l’UNICEF qui présente une explication assez simple de ce mécanisme : Les vaccins fonctionnent en imitant un agent infectieux : un virus, une bactérie ou un autre microorganisme à l’origine d’une maladie. Ils « apprennent » à notre système immunitaire à réagir rapidement et efficacement.  

Traditionnellement, pour y parvenir, les vaccins introduisent une forme affaiblie d’un agent infectieux, pour permettre à notre système immunitaire d’en avoir un souvenir. Ainsi, notre système immunitaire peut rapidement le reconnaître et lutter contre lui avant qu’il nous rende malades. C’est dans cette logique que certains candidats-vaccins actuels contre la COVID-19 sont conçus. 

D’autres vaccins potentiels en cours de mise au point utilisent quant à eux de nouvelles approches : on parle de vaccins à ARN et ADN. Au lieu d’injecter des antigènes (la substance qui permet à notre système immunitaire de produire des anticorps), les vaccins à ARN et ADN transmettent à notre corps le code génétique dont il a besoin pour permettre à notre système immunitaire de fabriquer lui-même l’antigène. Au niveau mondial, l’OMS coordonne plusieurs entités techniques indépendantes qui examinent la sécurité des vaccins avant et après leur mise sur le marché. Les vaccins dont l’utilisation est approuvée par l’OMS ont subi des tests et des essais cliniques rigoureux, qui montrent qu’ils sont sûrs et permettent un contrôle efficace des maladies. Même si la mise au point des vaccins contre la COVID-19 se déroule rapidement, ils ne pourront obtenir les autorisations réglementaires nécessaires que s’ils respectent des normes de sécurité et d’efficacité strictes.

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